Au-delà de son éclat, de sa beauté, de ses symboles qui transportent le cœur de ceux qui les portent ou les offrent, le diamant a été, sur un versant plus cartésien et moins connu, initiateur de mutations économiques, sociales et environnementales dans le monde. Il est au centre des attentions de, pas moins de 10 millions de personnes qui constituent cette filière du diamant. La grande majorité des diamants échangés sur le marché, sont extraits par de très grandes entreprises d’envergure internationales, engagées à appliquer les plus hauts standards et à respecter les normes les plus rigoureuses pour la protection de l’environnement. Elles s’attachent également à concerner les communautés locales dans leurs projets et à participer à l’amélioration de leurs conditions de vie en agissant à divers niveaux. Sous l’égide des Nations Unis, d’ONGs et des gouvernements, elles se sont entendues pour mettre en place le processus de Kimberley et poursuivent leurs démarches pour toujours plus de transparence.

Les mines de diamants, créatrices de valeur

Que ce soit dans les zones de l’outback en Australie, au Canada Arctique ou dans les steppes de Sibérie, les communautés locales se développent grâce à l’activité des mines diamantifères. Des milliers d’emplois sont chaque fois créés dans des zones retirées, où les opportunités sont d’une grande rareté. Grâce à elles, salaires, taxes et royalties contribuent à l’élévation du niveau de vie des communautés. Elles prennent part à la construction des infrastructures et des routes, et aux budgets consacrés à l’éducation et à la santé notamment. Et lors de catastrophes naturelles, leur expertise en ingénierie et équipements lourds permet d’éviter des tragédies.

En Russie, 40000 personnes sont employées dans les mines diamantifères. Plus d’un milliard de dollars de taxes et dividendes sont versés à la région de Yakoutie, soit plus d’un tiers du budget régional. Dans les Territoires du Nord Ouest du Canada, la contribution d’une mine ouverte en 2016 à l’économie locale et nationale, est évaluée à 5 milliards de dollars.

Mais le plus bel exemple de réussite en matière de développement économique est celui du Botswana. C’est en plein milieu du désert de Kalari que les premiers diamants ont été découverts en 1967 par un géologue. Autrefois, l’un des pays les plus pauvres au monde, il incarne la 3ème croissance économique la plus rapide au monde, depuis les 50 dernières années. Chaque enfant bénéficie désormais d’une scolarité gratuite jusqu’au secondaire et le nombre de lycées est passé de 3 à 300. Les investissements de la filière dans les infrastructures routières se mesurent au nombre de kilomètres construits. Aujourd’hui, 11300 km de route se déploient dans le pays alors qu’en 1966 on en parcourait 9,7 km. Par ailleurs, le Botswana s’est vu attribué de très bonnes notes pour sa gouvernance, transparence et stabilité politique par les ONGs internationales qui l’évaluent régulièrement. 

La transmission du savoir, une valeur durable

En investissant dans les infrastructures publiques et en formant les populations, l’industrie du diamant crée une valeur ajoutée pérenne au sein du pays. Des ingénieurs aux connaissances extrêmement pointues sont nécessaires et leurs compétences peuvent être aisément transférées vers d’autres domaines. En Russie, l’industrie du diamant a investi douze millions de dollars dans la recherche et le développement en 2017. Ces investissements bénéficient au secteur et à la société de manière plus globale. Les technologies rayons X pour les mines de Namibie sont aujourd’hui utilisées dans le dépistage du cancer du sein.

Pierre naturelle, nature précieuse

Respectueuses du miracle naturel qu’est le diamant, les entreprises minières se veulent garantes de la préservation et la protection de la nature. Réduire l’empreinte environnementale d’une mine à son strict minimum et rendre les lieux à leur état originel sont des conditions pré-requises à toute exploitation. En Afrique du Sud, pour un hectare de terrain exploité, cinq hectares sont préservés. En Russie, plus de cent millions de dollars sont employés à développer une expertise dans la protection de l’environnement autour des mines et de cet écosystème. De récents partenariats ont été noués pour mettre au point des projets « zéro émission ». 

L’extraction des diamants des minerais de kimberlite est une opération délicate mais ne nécessite aucune adjonction de produit chimique nocif. Même s’il serait saugrenu de dire que la fermeture d’une mine ne change pas le paysage malgré les efforts déployés, la nature peut aisément reprendre son règne après.

Au-delà de l’activité minière du diamant

Le diamant est au cœur d’un vaste écosystème de dix millions de personnes dans le monde, 50% d’entre eux ont accès aux soins de santé grâce aux activités connexes. Tous les emplois occupés s’inscrivent dans la chaîne de valeur : exploitation, extraction minière, taille, polissage, gemmologie, création et production de joaillerie, marketing et distribution.

En Inde, 1,5 millions de personnes travaillent dans le secteur et comme ils sont soutiens de famille, ce sont finalement des millions d’autres qui vivent grâce à leurs revenus. Un esprit de partage très fort soude la communauté de la taille de diamant : 10% environ des fruits du travail sont reversés à œuvres de charité ; des hôpitaux équipés des dernières technologies ont été construits pour prendre en charge les plus nécessiteux ; des milliers d’enfants sont nourris et éduqués gratuitement.

Un artisanat en voie de développement

En République démocratique du Congo, en Sierra Leone et en Angola et dans quinze autres pays d’Afrique et Amérique du sud, l’extraction des diamants est réalisée par des artisans. On les mentionne peu mais ces diamants « artisanaux » existent bel et bien et constituent une ressource importante, voire la seule, pour plus d’1,5 millions de mineurs, soient sept à huit millions de personnes qui en vivent.

Des organisations de la société civile travaillent de concert avec les gouvernements locaux pour créer un cadre social pouvant favoriser le développement d’une véritable communauté. 

Grâce à aux démarches communes d’autorégulation, la mise en place de processus de certification et de traçage, la filière du diamant atteint désormais de très hauts standards d’exigence. Le Processus de Kimberley assure l’absence - 99,8% - de diamants pouvant provenir de régions de conflits sur le marché mondial. D’autres certifications, telle que celle développée par le Conseil de la Joaillerie Responsable garantit le respect des plus hauts standards éthiques des opérations. Les prochaines années seront marquées par encore plus de transparence et un impact social plus important auprès des communautés.