Dès sa découverte en Inde il y a 3000 ans, le diamant a été un objet de grande fascination. Il a vite déchaîné les passions et donné naissance à des mythes et des croyances diverses et souvent extravagantes. On lui a attribué des pouvoirs extraordinaires, des vertus mystérieuses et des origines non moins mystérieuses. Objet de fascination universelle, le diamant a imprégné et influencé de nombreuses civilisations depuis 3000 ans.
Son rayonnement et son éclat expliquent sans doute la filiation céleste et l'origine divine qu'on a longtemps prêtées au diamant. Au temps des pharaons, il était le symbole du soleil, de la force, du courage et de la vérité. Les Egyptiens le révéraient et le plaçaient au centre du signe Ankh, hiéroglyphe égyptien qui signifie “ la vie ”. Les Grecs de l’Antiquité croyaient que les diamants étaient des particules célestes, des poussières d’étoiles tombées sur Terre ou les larmes des dieux. Pour les Romains, les pointes des flèches de Cupidon, dieu de l’amour, étaient en diamant, indestructibles.
Des croyances extravagantes sur les vertus prétendument néfastes ou bénéfiques de l’absorption du diamant ont également longtemps circulé.
On raconte que Frédéric II d’Allemagne en 1250 et le sultan Bajazet en 1512 seraient morts empoisonnés par de la poudre de diamant subtilement mêlée à leurs aliments. Le pape Clément VII quant à lui aurait succombé à une “overdose” de diamants au 14e siècle…
En Inde, on le recommandait comme élixir de longévité et de vigueur et des traités de pharmacie louaient ses vertus de contrepoison, de fortifiant ou de baume pour soigner les plaies.
La légende de la « vallée des diamants » a été l'objet de multiples versions, que ce soit dans des textes chinois ou arabes, les contes des Mille et Une Nuits, ou les récits d'exploration de Marco Polo.
La « vallée des diamants » relate l’histoire d’un explorateur - Alexandre le Grand pour certains, Sinbad le Marin pour d’autres – qui devait rapporter des diamants d'une profonde vallée oubliée protégée par des serpents et des aigles. Selon un récit, ces serpents avaient le pouvoir de changer les hommes en pierre mais le héros de la légende les pétrifia eux-mêmes grâce à des miroirs réfléchissant leurs regards maléfiques.
Pour atteindre les pierres précieuses et inaccessibles, il eut l’idée de se servir des aigles. Aidé de ses hommes, il lança de la viande fraîche au fond de la vallée tapissée de diamants. Les aigles, alléchés, fondirent sur ces appâts et s'en emparant, saisirent les diamants dans leurs serres. Il suffisait ensuite de suivre les aigles et de ramasser les pierres qu’ils semaient dans leur envol.
Les Egyptiens ont été les premiers à sceller l’union de deux personnes, avec un anneau porté à l’annulaire de la main gauche. Ils croyaient en l'existence d'une veine d’amour, partant du cœur pour aboutir directement au quatrième doigt de la main gauche. L’usage fut repris à travers l’histoire par les Grecs, puis les Romains qui la baptisèrent “Vena Amoris”. C’est à partir du XVème siècle que cet anneau fut orné de diamants et devint un symbole d'amour éternel.
La dureté du diamant fait qu’on lui a prêté des vertus protectrices. En Inde, la croyance voulait que “ celui qui porte un diamant verra les dangers se détourner ”. C’est ainsi que les marchands indiens présentaient et vendaient leurs diamants au sein de l’Empire Romain.
Jusqu’au XVème siècle en Occident, le port du diamant était réservé aux hommes de lignées royales. Ceux-ci l'arboraient parfois sur leurs armures en témoignage de leur richesse et de leur puissance. C'est ainsi que le diamant a pris part à nombre de guerres et de conquêtes.
Plus récemment, Napoléon Bonaparte lui-même était si subjugué par la beauté du Régent, un diamant de légende, qu’il le fit sertir à plusieurs reprises par les orfèvres Odiot, Boutet et Nitot, sur son épée de parade en 1803, son épée de sacre en 1804, puis le pommeau du glaive impérial en 1812.