Longtemps qualifiée d’opaque, la filière du diamant a opéré une véritable révolution depuis plus de quinze ans sur la transparence et les bonnes conduites de son activité. Malheureusement cela reste largement inconnu du grand public. Grâce à l’initiative du « Total Clarity Report », les 7 plus gros producteurs mondiaux nous montrent que l’Homme, le respect de son travail, sa progression sociale et économique, sont au cœur des préoccupations des acteurs de l’extraction de diamant.
Par Florence Gremaud
1. Assurer le travail de 10 millions de personnes sur la planète
Certes, le consommateur connaît les grandes places emblématiques du diamant, surtout pour son négoce, sa taille et sa création : Anvers, Tel Aviv, New York, Paris pour son écrin la Place Vendôme et ses grands noms de créativité joaillière.
Mais le grand public ne s’imagine pas que, de l’extraction dans la mine à l’écrin de bijou, le marché du diamant naturel emploie 10 millions de personnes sur la planète. On relève notamment 6 pays miniers qui représentent 80 % de l’extraction au niveau mondial. Ce sont le Botswana, le Canada, la Russie, l’Afrique du Sud, la Namibie et l’Angola. Viennent ensuite l’Australie et la République Démocratique du Congo pour des diamants de qualité un peu moindre. Dans ce chapitre de l’emploi, il ne faut pas oublier l’Inde qui s’identifie comme « l’atelier international de la taille de diamants ».
Crédit : Natural Diamond Council
2. Assurer la sécurité des employés par les meilleures pratiques
L’industrie minière moderne du diamant place la sécurité au sommet de ses priorités.
L’extraction de diamant brut nécessite l’utilisation d’équipements lourds et la gestion de risques géologiques. C’est pourquoi les membres du Natural Diamond Council placent la sécurité et le bien-être de leurs ressources humaines et de leurs sous-traitants au-dessus de toute autre considération.
La sécurité est assurée par le suivi de règles et de processus stricts, tels que le port des équipements de protection adéquats, l’analyse de chaque tâche pour évaluer son risque avant de la réaliser. La sécurité repose également sur la maîtrise, la connaissance des tâches des employés et enfin, sur la formation continue, pour que les équipes adoptent des comportements sûrs.
Un chiffre éloquent prouve cette obsession de sécurité dans l’activité d’extraction du diamant.
Il y a seulement un accident du travail dans l’extraction minière pour 1 000 000 heures travaillées. L’objectif est d’atteindre le « zéro accident ». En 2018, a été lancé le programme « LIFE », qui vise à améliorer la performance sécurité au travers d’un partage des meilleures pratiques entre les membres du Natural Diamond Council. Voici un fait parmi de nombreux exemples : pour la deuxième année consécutive, Dominion a reçu le prix Safe Everyday Gold Award (récompense d’or de la sécurité au quotidien) de l’Association de l’extraction de minerais (AME) et de l’Association des prospecteurs et développeurs du Canada (PDAC).
3. Former les employés pour faire progresser leur carrière
Pour que les employés des sociétés minières connaissent le bien-être, la sécurité et l’épanouissement dans leur carrière, les grands noms de l’extraction diamantaire investissent depuis des années dans leur formation continue.
Ainsi, les membres du Natural Diamond Council assurent la pérennité de leur capital humain formé. Les programmes de formation et d’apprentissage, le développement des compétences sont transmises par et pour leurs employés ; il en est de même pour les membres de la communauté locale. Il n’est pas rare de voir plusieurs générations de la même famille travailler sur le même site minier.
Les producteurs de diamant proposent des formations et des opportunités professionnelles attractives du fait de leurs besoins en personnels hautement qualifiés recrutant des ingénieurs, des programmeurs, des conducteurs de grands routiers, des mécaniciens, des scientifiques de l’environnement et des personnels de soutien pour n’en nommer que quelques-uns.
La formation est accompagnée d’une très bonne rémunération en comparaison avec les moyennes nationales de chaque pays minier.
En moyenne, les salaires des entreprises du Natural Diamond Council sont supérieurs de 66% aux salaires moyens nationaux et cinq fois supérieurs au salaire de subsistance des pays dans lesquels ils ont leur exploitation.
Crédit : Natural Diamond Council
4. Assurer une diversité et une féminisation de l’industrie diamantaire
L’industrie diamantaire a initié sa modernisation depuis plus de 15 ans en épousant des termes qui sont symboles de progrès, d’ouverture et de modernité. Le mot d’ordre est de cultiver au maximum la diversité au sein de son capital humain qui travaille. Le Natural Diamond Council reconnait les avantages liés à une main-d’œuvre diverse avec un fort ancrage local et cherche autant que possible, à employer les populations autochtones des communautés locales. Par exemple, plus de la moitié des employés de la mine d’Ekati (Canada) sont des autochtones. Au Botswana, 98% de la main-d’œuvre de Lucara est botswanaise ; 84% des employés du Groupe De Beers en Afrique du Sud viennent de communautés historiquement défavorisées.
Qui dit diversité dit également féminisation et honneur aux femmes. Des progrès importants ont déjà été réalisés pour une plus grande représentation des femmes à tous les échelons de la main d’œuvre. Par exemple, en réalisant quelques recrutements clefs, Lucara Diamonds a pu hisser la représentation des femmes à des postes de direction où elles sont maintenant 80%. Et Eira Thomas, PDG de Lucara, est l’une des rares femmes dans le monde à diriger une entreprise minière !
Crédit : Une ingénieure à Kimberley. Natural Diamond Council
5. Soutenir le développement des collectivités locales
Aujourd’hui, aucune exploitation moderne ne peut être développée sans le soutien total et une collaboration réelle avec les communautés et autorités locales. Ces partenariats requièrent généralement des engagements fermes pour la formation et l’emploi locaux, l’achat local de biens et de services, le soutien aux entreprises, à la santé et à l’éducation, la sauvegarde environnementale et, bien sûr, le paiement d’impôts et de redevances.
En chiffres, l’industrie diamantaire contribue chaque année dans sa production locale à 3,9 millliards à travers de l’emploi. 60 % de la valeur créée par les sociétés est retenue localement, au bénéfice direct et indirect des communautés. 292 millions $ sont investis dans les programmes sociaux, notamment l’éducation et la santé des communautés locales. 6.8 milliards $ sont dédiés aux communautés à travers l’achat local de biens et de services.
Crédit : Natural Diamond Council
6. Injecter des fonds dédiés au développement du pays et aux infrastructures
Dans les régions reculées où les sites d’extraction sont situés (comme le Nord-Ouest canadien, la Iakutie, l’Australie de l’Ouest et les pays du sud de l’Afrique) la découverte de diamants a favorisé la prospérité et permis la subsistance des communautés locales pour des générations. Au-delà des bénéfices liés à l’emploi direct, l’approvisionnement local en équipements, en biens et en services requis pour l’exploitation des mines a conduit au développement de compagnies prospères qui génèrent des richesses importantes pour les communautés locales.
« Construire pour l’Homme et investir dans les routes » sont les devises du Natural Diamond Council.
Cela passe par le développement des infrastructures publiques. Les membres ont investi 42 millions de dollars dans des projets d’infrastructure en 2016 (sans compter la valeur des projets déjà commencés mais qui ne seront terminés que dans les prochaines années).
A noter, 60 % de l’ensemble des bénéfices réalisés par l’industrie minière des diamants restent au sein des communautés locales (hors salaires et traitements).
Crédit : Infrastructures – Natural Diamond Council