La pierre bleue la plus grosse connue au monde

Le diamant Hope, la pierre bleue la plus grosse connue au monde est célèbre pour la légendaire malédiction qui aurait frappé tous ceux qui la possédaient. Il est passé entre des mains royales comme celles de Louis XIV, Marie-Antoinette ou George IV, celles de voleurs ou encore de millionnaires excentriques. Des aventures tragiques et captivantes où la réalité se mêle à la fiction, l’enveloppant d’une aura mystérieuse. Un maléfice qui s’est enrayé depuis 1958, date à laquelle Harry Winston en a fait don au National Museum of Natural History du Smithsonian.

Rebaptisé le Bleu de France

C’est au cours de l’un de ses 6 voyages effectués en Inde entre 1638 et 1663, que Jean-Baptiste Tavernier rapporta cette prodigieuse pierre bleue de 112,50 carats bruts en France, alors baptisée le Bleu Tavernier. Le Roi Louis XIV lui acheta ce diamant d’un bleu gris un peu terne et la confia à Jean Pitau « diamantier du roi ». Ce travail minutieux lui prit deux ans, une taille atypique en l’honneur du Roi-Soleil qui ne porta ce diamant qu’une seule fois. Le Bleu de France ne faisait plus que 68,5 carats contre 112,50 carats mais sa brillance exceptionnelle subjugua la Cour.

Dérobé sous la Révolution
Le diamant fut monté sur l’insigne de la Toison d’Or en 1749 pour Louis XV. Sous la Révolution Française, elle fut entreposée avec les trésors royaux au Garde Meuble, sous surveillance pour parer aux nombreux pillages. Le Bleu de France fut dérobé en 1792 avec les autres joyaux. Son voleur s’enfuit en Angleterre avec son butin. Toutes les pierres furent retirées de leurs montures pour être revendues.

Il réapparaît en Angleterre
Vingt ans et deux jours après le vol du siècle, après le délai de prescription du vol, un diamant bleu de 45,52 carats en taille coussin du nom de Hope fit son apparition dans la collection d’un riche banquier du même nom, Henry Philip Hope. Personne n’osa la comparaison avec le Bleu de France tant l’influence de la famille Hope était importante. A son décès en 1839, sa collection fut divisée en héritage. Le diamant Hope est finalement vendu à un joaillier de New York vers 1901. De riches propriétaires aux fins tragiques se sont succédés durant la période qui suivit.

Il est désormais aux Etats-Unis

En 1910, la Maison Cartier le racheta aux enchères à Paris et le sertit sur un autre bijou. Le diamant Hope est acquis en 1911 par les Mc Lean, un couple de milliardaires américains dont les familles possédaient pour l’un, le Washington Post et l’autre, les mines d’or du Colorado. La vie d’Evalyn Walsh Mc Lean est marquée par des drames familiaux comme la perte brutale de son fils de 9 ans lors d’un accident, son divorce pénible, le suicide de sa fille. Elle décède en 1947, on découvre que ses dettes sont immenses. Pour les honorer, sa famille décide de vendre le Hope et sa collection au célèbre joaillier de New York, Harry Winston en 1949.
 
Les aventures exaltantes du fameux diamant bleu se calment en 1958. Depuis, il est admiré par des millions de visiteurs au National Museum of Natural History du Smithsonian à Washington. C’est le deuxième objet d’art le plus visité au monde, après la Joconde.